Ce vendredi après-midi, comparution immédiate au tribunal pour un homme de 28 ans dans le box des accusés pour violence et menace avec arme, ainsi que conduite d’un véhicule à une vitesse excessive le 12 juillet.

Placé en détention provisoire depuis le 14 juillet, Kevin A. était a dû répondre de ses actes devant le tribunal correctionnel de Mâcon. Les victimes – parties civiles (4 personnes sur 5) étaient présentes.

A l’origine d’un conflit de voisinage, le prévenu aurait agi impulsivement et blessé de nombreuses personnes, présentes à l'audience avec béquilles et des séquelles encore bien visibles.

Placé sous garde à vue le jour même, il n’a pas bénéficié d’un examen psychologique, absence de psychologue oblige. Un manque qui a posé un problème quant à l’étude de la situation, mais qui ne l'a pas empêché de venir au tribunal.

A l’ordre du jour, le prévenu a demandé un délai pour préparer sa défense. Le tribunal s'est donc prononcé uniquement sur le maintien en détention ou pas, Kevin souffrant de handicap à 80 %. 

Le procureur a estimé que la détention était nécessaire au vu de son impulsivité, mais aussi des risques de représailles. 

Ce qu'évidemment son avocate a vivement contesté, parlant pour son client « d’immaturité intellectuelle », des termes utilisés depuis longtemps par de nombreux services pour le décrire. Une personne qui doit faire face à des obstacles qu’il ne peut pas traverser seul, « vous pouvez remarquer, Mme la présidente, que sa seule date de naissance requiert pour lui la plus grande réflexion, qu’il ne se rappelle pas d’anciennes inculpations ».

Quant à la question du manque de tests psychologiques, elle mettra en avant le fait que la situation est un fait depuis sa naissance, une difficulté qu'il doit gérer seul, face aux manques de suivis des services publics. Elle explique que le prévenu n’est pas une personne violente mais une victime de son handicap, malgré un casier judiciaire qui tendrait à montrer le contraire. Son épouse en est la preuve vivant : « Elle qui a été impliquée dans certains jugements pour violences conjugales, est présente pour le soutenir et dire qu’il n’est pas violent. »... La détention aurait l’effet inverse pour lui et ne fera que renforcer l’abandon qu’il subit déjà depuis trop longtemps.

Après délibération, le tribunal ne changera pas son avis et maintient l’inculpé en détention. Une choix que le tribunal justifie par la récidive qu’il souhaite éviter, prouvée par les nombreux incidents présents à plusieurs reprises sur son casier judiciaire, par sa tendance à l’impulsivité en lien avec sa condition psychologique, sa difficulté à trouver du travail ainsi qu’une certaine animosité des victimes remarquée par les enquêteurs.

Le jugement est donc renvoyé au 22 août, un rendez-vous psychiatrique sera programmé en maison d’arrêt.

Mounir Belghdadi