Le chorégraphe et metteur en scène Étienne Rochefort présente depuis mercredi soir au théâtre, scène nationale de Mâcon sa dernière création : Fata Morgana.

La Fata Morgana est une succession de mirages observés aux abords d'une étendue d'eau. C'est aussi le nom italien de la fée Morgane.

Cette création singulière, très esthétique, est un spectacle tout en illusions d'optique qui agrège danse, cinéma et musique pour nous inviter à questionner ce que l'on croit voir.

Deux composantes intrinsèquement reliées constituent l’architecture de Fata Morgana : le corps et la vidéo.

 

La danse

Dans cette pièce pour deux interprètes féminines, Megan Deprez et Marine Wronisowski, le travail du corps consiste à pousser la rigueur du mouvement jusqu’à se rapprocher de l’hallucination visuelle. Défier la réalité. Des exercices dont ces deux interprètes ont les codes. Provenant des danses urbaines, et notamment du popping et de l’animation, Megan et Marine ont les armes nécessaires à l’élaboration d’un tel travail chorégraphique.

Synchronisation du mouvement, désynchronisation, décalages, écho…, arrêt sur image, autant de procédés jouant avec nos habitudes visuelles liées à l’image.

Deux composantes intrinsèquement reliées constituent l’architecture de ce projet, le corps et la vidéo.

 

La vidéo

Plus qu’un supplément permettant de poser des ambiances scénographiques, l’expérience vidéo permet de jouer avec les deux corps présents sur scène et repousser encore les limites de la perception visuelle et de son interprétation. 

Le film, d'abord unique réalité, se dérobe peu à peu, laissant place à la danse, où l'écran et la scène se confondent.

Ce spectacle interroge la quête de soi et le besoin de se retrouver. Le mythe de la Fata Morgana incarne l'idée d'un monde à la fois proche et inaccessible. Entre le concret et le poétique, il nous invite à réfléchir sur la solitude et la nécessité de se reconnecter aux autres.

Fata Morgana, une excursion fascinante par delà le réel qui brouille nos repères et nous entraîne dans une danse où le visible n'est jamais totalement fiable.

Dernière représentation ce vendredi 28 novembre à 20h.

Maryse Amélineau

Photos © Maryse Amélineau

Megan, Etienne , Marine