Ils étaient 1 100 selon les syndicats, 1 000 selon la police. Une différence non significative, pour une fois. Retrouvez l'intégralité de la déclaration de l'inter-syndicale et la vidéo de la manifestation.  

 

Chers camarades,

Aujourd'hui, nous nous réunissons avec une seule et même volonté : celle de dire "ça suffit". Les sacrifices incessants imposés aux travailleurs et travailleuses de ce pays doivent cesser.

Nos organisations syndicales – la CFDT, la CGT, FO, l'UNSA, la FSU et SOLIDAIRES – sont rassemblées aujourd’hui pour exprimer une colère légitime, une fatigue accumulée, et surtout une volonté de résistance face à des décisions politiques qui nous affectent profondément.

Depuis plusieurs mois, nous voyons la multiplication des mobilisations sous diverses formes.

Des grèves, des manifestations, des pétitions, des mobilisations sur les lieux de travail et dans les territoires : ce ne sont pas des actes isolés, mais un signal clair et fort envoyé par des millions de travailleurs et travailleuses à travers la France. Ce mécontentement est bien réel. Et il n'est plus possible de l'ignorer.

Le 15 juillet dernier, les pistes de budget proposées par le Premier ministre ont été dévoilées. Et force est de constater que ces mesures sont d'une brutalité sans précédent. Une brutalité qui se fait encore une fois au détriment des plus précaires, des plus vulnérables. Ce budget, c’est l’austérité qui frappe encore les travailleurs, les retraité·es, les malades, les fonctionnaires et les précaires.

Que trouvait-on dans ce projet ? La suppression de deux jours fériés, des coups dans les services publics, la remise en cause du droit du travail, une réforme injuste de l’assurance chômage, le gel des salaires et des prestations sociales, la désindexation des pensions de retraite, le doublement des franchises médicales, et pire encore, la remise en cause de la 5ème semaine de congés payés. Autant de mesures qui frappent ceux et celles qui, chaque jour, font tourner notre pays, qui font tourner nos entreprises, qui assurent nos services publics et qui nourrissent l’économie. Depuis le gouvernement est tombé, et pour le moment, notre rapport de force a permis de ne pas perdre les 2 jours fériés, cependant, le plan d’austérité est toujours d’actualité.

Mais ce qui est encore plus insupportable, c'est que ce gouvernement, à chaque crise, choisit de faire payer ceux qui n'ont déjà rien. Ce qui creuse la dette, ce ne sont pas les travailleurs, mais les baisses d’impôts pour les riches et les 211 milliards d’aides publiques captées par les plus grandes entreprises. C’est un système injuste, un système qui met à mal nos valeurs fondamentales de solidarité et d’égalité.

Depuis le passage en force de la réforme des retraites, la situation est devenue encore plus critique. La France s’enfonce dans une crise sociale et une crise démocratique. Les inégalités explosent, et chaque jour, des milliers de personnes basculent sous le seuil de pauvreté. Le changement climatique impacte directement nos conditions de travail, les fermetures d’entreprises et les suppressions d’emplois sont de plus en plus fréquentes, les services publics sont en crise, et les salaires ne permettent même plus de vivre dignement de son travail.

Les travailleurs essentiels attendent toujours une reconnaissance digne de leur engagement, et pourtant, rien ne change. C’est la régression sociale à tous les niveaux.Mais ce qui est encore plus insupportable, c’est que ce gouvernement ne semble pas vouloir entendre. Il détourne l’attention de l’essentiel : ce pays a besoin d'un budget qui soit porteuse d’espoir, un budget qui réponde aux urgences sociales et à la justice fiscale.

Il est grand temps de changer de cap. Il est grand temps de mettre en place des politiques justes, solidaires, et sociales.

Nos exigences sont claires et doivent être entendues :

• Nous exigeons des moyens budgétaires à la hauteur des missions des services publics et des politiques publiques.

• Nous exigeons des mesures pour lutter contre la précarité, renforcer la solidarité, investir dans une transition écologique juste et dans la réindustrialisation de notre pays.

• Nous exigeons une justice fiscale, avec des taxes sur les gros patrimoines et les très hauts revenus, la condamnation du versement des dividendes et des aides conditionnées aux entreprises qui ne respectent pas les droits des travailleurs.

• Nous exigeons enfin une protection sociale de haut niveau et l’abandon immédiat de la retraite à 64 ans.

Nous appelons donc aujourd’hui toutes les travailleuses et travailleurs de France à se mobiliser massivement, à signer la pétition intersyndicale stopbudgetbayrou.fr.

Le projet de budget actuel doit être abandi ! Ce budget, c'est l'injustice pure et dure, et il faut qu'il disparaisse. Nous avons le droit à la dignité et à des conditions de travail qui permettent à chacun et chacune de vivre correctement. Ensemble, nous pouvons changer la donne et obtenir les avancées sociales dont ce pays a besoin.

Nous restons mobilisés, et après cette journée de mobilisation et de grève, nos organisations resteront en contact pour poursuivre la lutte et prendre toutes les initiatives nécessaires.

Les sacrifices pour le monde du travail, ça suffit !

 

 

Reportage photos et vidéo Rodolphe Bretin

Forte présence du collège St-Exupéry : par la voix de leur représentant syndical Romain Morlat, ils dénoncent « une moyenne des effectifs par classe qui est passée de 23 à 28 en 12 ans, ainsi que la crise du recrutement qui n'est due qu'à un manque d''encouragement de l'institution, des conditions d'exercice qui se dégradent d'année en année et des salaires qui ne sont pas à la hauteur. »

Rappelons que le collège St-Ex était en ZEP et qu'il a perdu ce classement sous un gouvernement socialiste ! La ministre à l'époque n'était autre que Najat Valot-Belkacem, qui n'était pas venue malgré l'appel au secours des profs à l'époque.