Le temps des manifestations contre la réforme des retraites, qui rassemblaient des milliers de gens, est loin, bien loin. Appelant à manifester devant l'hôpital cet après-midi, la CGT n'a réuni qu'une petite trentaine de personnes. La cause est pourtant juste en cette période d'hyper-inflation qui dure : la revalorisation salariale par l'augmentation du point d'indice. « Les primes aléatoires et non prises en compte dans le calcul des retraites sont une menace pour notre avenir » a déclaré Elodie Marvie, infirmière et secrétaire adjointe de la CGT Hôpital après avoir entamé son intervention sur la dénonciation de l'idée de rémunération au mérite relancée par le gouvernement.

Mais qu'est-ce donc que le mérite dans le secteur de la santé ?...  « Pour rappel, en 2023, l'hôpital de Mâcon a appliqué la « prime d'engagement collectif », mesure qui a vu octroyer de 0 à 1 800 € aux soignant.e.s, sans transparence sur la répartition et l'éligibilité. » « De ce fait, a complété la syndicaliste, de nombreux collègues ayant participé à des projets n'ont pas reçu de prime, d'autres ont reçu deux primes, d'autres encore ont reçu une ou des primes sans savoir qu'ils étaient inclus à un projet. (...) » « L'hôpital n'est pas une entreprise et, à ce titre, ne peut être géré sur des critères de rentabilité et de méritocratie. »

Les CGTistes ont indiqué que 3 plans blancs avaient été déclenchés depuis janvier, « non pas pour une épidémie ou une catastrophe naturelle mais pour palier le manque de personnel... l'ont fait toujours plus appel aux intérimaires. 80 lits ont été fermés depuis 2013 » ont-elles également soutenu. « Et l'on manque toujours cruellement de personnel formé dans les EPHAD. »

Recueillis par Rodolphe Bretin