A l’occasion de la publication par l’UFC-Que Choisir d’une nouvelle étude nationale sur l’évolution de l’offre de soins, l’UFC-Que Choisir de Saône-et-Loire alerte sur une situation particulièrement préoccupante dans notre département. En dix ans, l’offre médicale s’est fortement détériorée sur notre territoire.

Et de manière encore plus marquée que la moyenne nationale : en 2024, une densité médicale de 24,30 en Saône-et-Loire, pour une moyenne nationale de 27,28 (densité de médecins pour 10000 habitants).

Malgré les alertes répétées, les politiques publiques échouent à enrayer la désertification médicale, confirmant l’inefficacité des mesures incitatives actuelles.

 

Un recul dans l’accès aux soins pour les généralistes et deux spécialités sur trois

S’appuyant sur les données du Conseil national de l’Ordre des médecins, cette étude nationale dresse un constat alarmant : dans les trois quarts des départements français, la densité médicale a reculé entre 2014 et 2023.

Notre territoire de Saône-et-Loire est particulièrement concerné :

• Evolution du nombre de médecins généralistes libéraux : passant de 448 à 329 entre 2014 et 2023. La baisse est importante.

Au 31 décembre 2024, la CPAM71 mentionnait que depuis 2016, 167 installations ont été recensées pour 264 cessations d’activités ! De plus, 42% des médecins généralistes libéraux ont plus de 55 ans : notre situation risque sans doute de s’aggraver dans les 10 prochaines années !

 

Ont été passées à la loupe des spécialités : ophtalmologie, gynécologie et pédiatrie.

En Saône-et-Loire, les deux spécialités critiques sont les suivantes :

✓ Gynécologie, la plus touchée par une baisse de 33 en 2014 à 21 praticiens libéraux en 2023 :

 

✓ Pédiatrie de 13 en 2014 à 10 praticiens libéraux en 2023

 

 

Une répartition à rebours des besoins

Les mesures incitatives mises en place depuis plus de dix ans, notamment les aides à l’installation, se sont avéré encore insuffisantes. Les professionnels de santé continuent de majoritairement s’installer là où les besoins sont les moins criants, creusant la fracture entre territoires.

De surcroit, les médecins libéraux s’installent souvent dans les départements où les dépassements d’honoraires sont les plus élevés. Autrement dit, les Français sont confrontés à des barrières dans l’accès aux soins, soit géographiques, soit financières.

 

Nos revendications pour une véritable équité sanitaire

Face à cette situation plus que jamais intenable, l’UFC-Que Choisir de Saône-et-Loire :

• Réaffirme l’urgence à mettre en place une régulation de l’installation des médecins, comme le prévoit la proposition de loi Garot votée à l’Assemblée nationale au printemps. A cette fin, notre association contactera les sénateurs de notre département pour qu’ils œuvrent en ce sens lors de l’examen et du vote de ce texte au Sénat.

• Appelle à un réinvestissement massif dans la formation médicale, en lien avec les besoins des territoires.

L’accès aux soins est un droit fondamental. L’UFC-Que Choisir de Saône-et-Loire continuera d’agir pour que chaque habitant puisse bénéficier d’un médecin à proximité, quel que soit son lieu de vie.

 

Communiqué