Dès jeudi matin, les professeur.e.s du collège Victor Hugo de Lugny s’étaient mobilisé.e.s en apprenant, de la part de leur hiérarchie, qu’à la rentrée de septembre les classes de 3ème passeraient de 25-26 élèves à 32 !...

« Hors de question pour le rectorat de créer une cinquième classe, rectorat qui estime que beaucoup d’élèves actuellement en 4ème devraient déménager pendant les congés d’été. Alors que ce ne sont pas moins de 131 ados qui sont déjà inscrits pour la rentrée. Le calcul est alors simple. 131élèves : 4 classes = 32,75. Je vous fais grâce de la virgule ! Il semblerait que le problème sera le même à Marcigny, Cluny, Saint-Gengoux-le-National… » disait-on ce vendredi 7 juillet à la sortie d'un CA extra-ordinaire.

Présence remarquée de Carine Lalanne et de Patrick Desroches, conseillers départementaux ce vendredi en fin d'après-midi pour défendre la cause des enseignant.e.s et des parents. 

Karine Stevelberg, représentante du syndicat SNALC (Syndicat National des Lycées et Collèges), est sortie du CA sans grand espoir pour septembre. Pourtant, Madame la Principale a joué le jeu en demandant des moyens supplémentaires, en vain !

Une centaine de personnes (profs, parents, et élèves) s’est retrouvée devant le collège afin de manifester sa désapprobation quant au futur des élèves prêts à intégrer les lycées. Guy Galéa, le maire de Lugny, était également présent.

Les professeurs insistent bien que c’est pour le bien-être des élèves qu’ils se mobilisent. Ils restent persuadés que peu de leurs collègues se porteront volontaires dans le rôle de professeur principal et que le travail effectué dans ces conditions ne sera pas correct. Des simulations de positionnement de tables et de chaises dans les classes, contredisent le plan du rectorat qui prévoit 32 élèves par classe de troisième. A moins de rêver à une intervention de “Joséphine ange-gardien”, 32 élèves ne tiendront pas.

Les élèves orientés en ULIS (Unités localisées pour l’inclusion scolaire) sont ceux qui, en plus des aménagements et adaptations pédagogiques ainsi que des mesures de compensation mis en œuvre par les équipes éducatives, nécessitent un enseignement adapté dans le cadre de regroupement et dont le handicap ne permet pas d'envisager une scolarisation individuelle continue dans une classe ordinaire.

« A Victor Hugo, quelques élèves se trouvent dans cette situation. Ces élèves sont présents physiquement, mais ne comptent pas dans les effectifs » déclare Karine Stevelberg qui ne voit, dans ces classes surchargées, qu’une logique comptable de la part du rectorat. « Ce dernier apparaitrait-il comme étant à la solde du ministère de l’Éducation Nationale ? Vous êtes seuls juges… »

De gros travaux programmés depuis longtemps au sein du collège viendront se greffer au problème de l’effectif. Si ces travaux sont une bonne chose des classes et des salles seront en réfection ce qui gênera obligatoirement la bonne marche de l’établissement. Une des cours de récréation sera fermée aux élèves, et les 540 collégiens se retrouveront sur un seul espace surveillé. Même la salle d’études ne pourra recevoir que 19 élèves simultanément, au lieu de la soixantaine habituelle. Sans oublier les raisons de sécurité, en cas d’évacuation d’urgence du bâtiment. Les sorties de salles de cours risquent se de retrouver vite encombrées, mettant rapidement les enfants en danger.

Envisager des perspectives pour septembre ?

Une demande d’audience sera proposée aux fonctionnaires de la DSDEN (Direction des Services Départementaux de l’Education Nationale) avant le 21 juillet, mais ces derniers peuvent refuser l’entrevue demandée. Situation bizarre entre collègues. Ces personnes n’ont pas l’air de  se sentir concernées par les sureffectifs. Il a été décidé qu’une pétition devrait circuler rapidement auprès des parents. Et, au mois de septembre, après avoir laissé les élèves de 6ème effectuer leur rentrée sereinement, des préavis de grève seront déposés pour les jours suivants, si rien n’a évolué d’ici-là.

 

Le collège Victor Hugo en chiffre :

539 inscrits pour la prochaine rentrée se découpant ainsi :

- 132 nouveaux élèves entrant en 6ème 

- 142 en 5ème

- 134 en 4ème

- 131 en 3ème

Rémy Mathuriau

 

Karine Stevelberg réprésentante du SNALC