C'est à une conférence hier soir que conviait le jeune militant fondateur du collectif de gauche Mâcon demain Emile Bondet. Une cinquantaine de personnes se sont donc retrouvées dans l'amphithéâtre Guillemin, cours Moreau à Mâcon pour écouter et échanger sur le sujet complexe des centre-villes, et en particulier celui de Mâcon évidemment.

 

À partir d'un diagnostic réalisé sur plusieurs semaines, le militant a déroulé un discours travaillé et argumenté sur les raisons de cette crise, qu'il qualifie d'abord en crise du commerce, soulignant qu'il s'agit bien d'« un phénomène national avec des spécificités mâconnaises », rappelant qu'à l'échelle nationale, le taux de vacance atteint 20 %. Un phénomène qui s'explique par le développement du commerce numérique. Et pour ce qui est des spécificités mâconnaises, Emile Blondet et son collectif ont tenté d'en identifier les raisons. Il a livré hier soir son diagnostic local qui tient en trois points concernant la crise du commerce : « On a laissé ici le foncier aux grandes surfaces. C'est un choix politique qui a été préjudiciable au commerce de centre-ville. » 2ème point de crise identifié : des loyers très élevés qui mettent de facto en difficulté les commerçant.es indépendant.es. Enfin 3ème point, le rôle de la collectivité : « La municipalité a fait le choix d'un laisser-faire. Pour ouvrir un commerce, les charges et les contraintes administratives sont telles qu'elles sont décourageantes. »

À la suite, Emile Blondet citait d'autres causes de la crise telles que le logement de centre-ville, « dégradé, avec une emprise du parc privé de 60 % et un taux de vacances de 20 %, et une offre en Air B&B qui se développe au détriment du logement. Enfin, un manque d'attractivité et d'accessibilité du centre-ville, « avec une offre culturelle qui n'est pas à la hauteur et une vie nocturne qui n'existe pas. Les bars ferment à 1h, les gens ne sortent plus. »

Il pointait également la politique des transports en commun, du stationnement et de la bétonisation.

 

Pour faire face, Emile Blondet avance les propositions, en précisant bien qu'il faudra du temps (10 ans) pour changer les choses. « On touche à du structurel, ça prend du temps. » Soutien au commerce avec un pôle de soutien constitué d'une véritable équipe, un point d'entrée unique pour les commerçant.es et une réduction des coûts ; mise en place d'une foncière et achat de locaux. En gros, « investir pour le commerce. La commune de Vierzon a fait baisse la vacance commerciale de 15 % en 10 ans. C'est donc possible. » Le militant pointait également le dossier épineux des halles commerciales, « un dossier qui n'avance pas et qu'il faut prendre à bras le corps. C'est un bon modèle économique, ça marche à Bourg. »

Question logement, le collectif envisage un plan de lutte contre la vacance à partir d'un diagnostic qui sera nécessaire.

 

Après cette séquence très locale, Jean-François Debat, maire de Bourg-en-Bresse, qui ne se déplace qu'en train, est arrivé, avec ¾ d'heure de retard. « Ce n'est pas de mon fait, il y avait des difficultés dans les trains, mais veuillez m'en excuser. » Pas très encourageant malgré le slogan de la SNCF « C'est à nous de vous faire préférer le train »...

Ceci étant dit et présentations faites, Jean-François Debat a brossé les grands sujets auxquels la gauche socialiste doit s'attaquer sans détour. Premier d'entre eux : la sécurité. « Nous ne devons pas avoir de pudeur sur ce sujet, il faut appréhender l'ensemble de la chaîne, de la prévention à la tranquillité publique. C'est une priorité permanente. Et je crois sincèrement qu'il faut armer les polices municipales. Sinon vous aurez de la peine à recruter. » Commerce (« encadrer les baux commerciaux, aller au salon de la franchise, avoir une politique de stationnement »), accès aux médecins (« développer le salariat »), situation financière des collectivités (« la gauche remplit les caisses, la droite les vide, ça se vérifie historiquement »), relations avec l'Agglomération (« les gens se fichent de savoir qui fait quoi, ils attendent une qualité de service, on ne peut pas se cacher derrière l'Agglomération ») sont autant de sujets que Jean-François Debat a développé hier soir, terminant sur ce qui marche à gauche : la maîtrise des services publics, le stationnement géré en régie, les crèches conventionnées CAF, les cantines, le déplacement à vélo. Chose essentielle aussi, « avoir du foncier, pour développer des espaces de verdures. »

 

Rodolphe Bretin

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