La séance consacrée au budget 2023 s'est tenue lundi soir. Les investissements s'élèvent à 70,2 millions d'€. Les élu.e.s de gauche l'ont qualifié de budget « à contre-courant », qui « nous conduit dans l'impasse », mettant aux couleurs locales le « quoi qu'il en coûte »... Par ailleurs, le maire a annoncé une évolution prochaine dans la vidéo-protection.

 

La gauche et la droite seront toujours la gauche et la droite au conseil municipal de Mâcon. C'est bien ce qui est sorti de ce conseil vers 21h15 hier soir. "L'emploi et le social" d'un côté – « faire les deux » a soutenu la présidente du groupe Mâcon citoyens ; "l'emploi fait le social" de l'autre, dès lors qu'une politique sportive et culturelle est suffisamment attrayante et donc susceptible de plaire aux cadres et aux chefs d'entreprise qui viendront implanter leur entreprise à Mâcon, et créeront, par là-même, des emplois. Vision largement majoritaire dans l'hémicycle municipal. 

 

Après la présentation du compte administratif, contre lequel le groupe Mâcon citoyens s'est prononcé – « Ce n'est pas notre projet. Les services aux usagers ne sont pas suffisamment développés. Un tiers des investissements annoncés ne sont pas réalisés alors que ce budget présente encore un excédent de fonctionnement de 25 millions d'€ » a argumenté Eve Comtet-Sorabella –, le budget a été présenté dans le détail.

 

83,8 millions d'€ sont consacrés au fonctionnement, 70,2 millions aux investissements (détails des dépenses d'équipements ci-dessous).

 

Tarifs sociaux et impôts locaux sont stables. Pas d'augmentation.

 

Mais là encore, Eve Comtet-Sorabella est intervenue en demandant que la taxe sur le foncier bâti soit baissée, en en faisant une condition au vote du budget. La proposition n'étant pas retenue, Mâcon citoyens a donc voté contre ce budget principal 2023.

 

 

« Emprunter 6 millions, est-ce bien nécessaire ? » a-t'elle questionné après avoir lancé une phrase devenue célèbre pendant la crise du covid... « La ville sera prêt pour les JO de Paris, ça on le sait, on l'a compris. Quoi qu'il en coûte ! » 

 

Et de poursuivre : « Le sport, qui représente 34,8 % du programme d’investissement, reste votre priorité. Les investissements prévus dans le domaine du développement durable-environnement avec 2,68 %, soit moins d’un million d’€, signe votre faible intérêt pour ce domaine. Le dernier rapport du GIEC invite pourtant les décideurs politiques à orienter les investissements sur l’action climatique… Vous semblez y être sourds. 34,8 % pour le sport ! C’est du gaspillage d’argent public ! » ( ... )

 

« L’urgence climatique et sociale nous pousse à isoler massivement les bâtiments, cesser d’imperméabiliser les sols pour préserver la ressource en eau, aller beaucoup plus loin que ce qu’impose la loi « égalim » pour manger mieux, manger local et biologique, apaiser la ville pour y rendre les déplacements moins dangereux et moins polluants, soutenir les projets d’économie sociale et solidaire et les projets innovants ayant trait à la lutte contre le réchauffement climatique, soutenir l’économie de la productions agricole maraîchère biologique, réaliser l’analyse des besoins sociaux et développer les aides et services adaptées.

 

Rien de cela n’est prévu dans le budget prévisionnel présenté. Celui-ci est à contre courant de ce qui nous semble juste et utile d’engager. Nous pensons que ce budget nous conduit dans l’impasse. »

 

 

Réponse du maire sur les emprunts : « Oui, nous agissons selon les recommandations du délégué général à l'énergie et aux territoires qui encourage d'emprunter maintenant par soucis écologique, pour lutter contre le gaspillage de l'énergie. Le directeur de la Caisse des dépôts a d'ailleurs confirmé que les taux étaient inintéressants maintenant. Nous gonflons la dette volontairement. »

 

Réponse politique ensuite : « Heureusement qu'on n'est pas d'accord, je me ferais du soucis si tel n'était pas le cas, si je devenais communiste... J'espère alors que les membres de ma majorité me rappelleraient à l'ordre.

Notre gestion est rigoureuse, les emprunts sont à faire maintenant et l'emploi est une chose fondamentale. C'est la meilleure politique sociale. »

 

 

à propos de vidéo-protection

 

La vidéo protection a été le sujet d'un échange avec Catherine Amaro (Mâcon citoyens) s'interrogeant sur le montant consacré à cet équipement et son efficacité.

 

Jean-Patrick Courtois a fait une réponse amusée, un brin moqueuse : « Ce dossier ne me rajeunit pas... j'ai été rapporteur il y a 20 ans de ce dossier au Sénat. La gauche et l'extrême gauche ont toujours dit qu'elle ne servait à rien. Aujourd'hui, de grandes communes de gauche telles que Paris, Lyon et Grenoble font des demandes d'équipements auprès des préfets.

 

Pour ce qui concerne Mâcon, ces équipements ont été réalisés en étroite collaboration avec la police nationale, qui est demandeuse. Un vol a pu être réglé récemment grâce à la vidéo-protection. Elle empêchent aussi les délits.

 

Je vous annonce aussi à ce sujet que je ferai très prochainement une demande d'équipement en vidéos qui permettent d'évaluer le niveau sonore des véhicules et de verbaliser les contrevenants. Ces caméras existent déjà mais sont l'état de test, des tests qui devraient être terminés au début de l'été. Je compte en commander une ou deux. »

 

Rodolphe Bretin

 

 

 


Le programme d'investissement 2023 (extrait du rapport soumis à délibération)

Le total des dépenses d’équipement 2023 s’établit à 38 165 361,22 € (contre 38 366 260,17 € en 2022). Elles comprennent les programmes suivants, dont la liste n’est pas exhaustive :

  • -  la poursuite du programme de travaux de mise en conformité des équipements sportifs liés à la désignation comme centre de préparation aux Jeux Olympiques et Paralympiques 2024,

  • -  la finalisation des travaux dans le cadre de la réhabilitation des Places aux Herbes et Poissonnière,

  • -  le lancement des travaux dans le cadre du programme ANRU 2 sur le quartier de la Chanaye – Résidence, avec la réhabilitation et la mise en sécurité de la Rue Jean Mermoz,

  • -  la poursuite du programme de restructuration de l’Ilôt des Minimes, avec la réalisation d’un parking souterrain, l’aménagement d’une maison médicale, la réalisation d’une salle d’exposition, l'extension des halles marchandes et l’aménagement des abords,

  • -  l’accompagnement de la SEMA dans la réalisation de la réhabilitation de l’Ilôt Laguiche,

  • -  l’achèvement de l’aménagement de la Rue Carnot,

  • -  la poursuite de l’Opération de Restauration Immobilière (O.R.I.) en partenariat avec la SEMA,

  • -  l’Opération Programmée d’Amélioration de l’Habitat (O.P.A.H.) du centre-ville,

  • -  la poursuite des études pour la construction d’un nouveau restaurant scolaire à Sennecé,

  • -  les travaux annuels de gros entretien du patrimoine scolaire, sportif, culturel...dans le cadre des dossiers « Dotations Politique de la ville » entre autres,

  • -  l’achèvement des travaux d’aménagement d’une salle de spectacles dans l’ancien cinéma des Cordeliers,

  • -  la poursuite des études de réhabilitation du Vieux Saint Vincent,

  • -  les travaux de réhabilitation de l’Espace Galilée,

  • -  la poursuite des aménagements cyclables dans le cadre du schéma de déplacements doux,

  • -  l’achèvement des travaux de modernisation de l’éclairage public en vue de réaliser des économies significatives en terme de consommations électriques,

  • -  la poursuite du programme de vidéoprotection,

  • -  la poursuite du programme de réhabilitation énergétique des bâtiments publics afin de générer des économies sur les consommations de fluides,

  • -  le programme de renouvellement du parc de matériel des services techniques (matériels roulants et équipements pour le service manifestations),

  • -  la poursuite des études dans le cadre du programme de reconstruction du Cosec Schuman,

  • -  l’aménagement d’un terrain de padel au parc nord,

  • -  le lancement des travaux de mise en accessibilité et de rénovation énergétique du bâtiment de la MJC de l’Héritan,

  • -  le lancement des études de réhabilitation de l’Espace Carnot,

  • -  la poursuite des travaux de reprise des structures de chaussées,

  • -  la poursuite du programme de sécurisation du système d’informations de la Ville en partenariat avec l’Agence Nationale de Sécurité des Systèmes d’Information (ANSSI) avec l’investissement dans des outils informatiques afin de renforcer la sécurité informatique de la Collectivité, améliorer la fonctionnalité des logiciels et les services en ligne à destination des usagers...

Outre le total de 38 165 361,22 € d’inscriptions nouvelles sur 2023, il convient de rajouter les investissements reportés de l’exercice antérieur soit 18 830 704,05 €.

Au total, c’est ainsi un effort d’investissements de près de 57 millions d’euros qui est programmé.


Point sur la dette :

L’endettement du budget principal, rapproché des comptes de gestion de la Trésorerie Principale, s’établit au 1er janvier 2023 à 48 278,13 K€ contre 54 564,84 K€ au 1er janvier 2022.

L’encours de dettes est composé à hauteur de 94,10 % d’encours à taux fixe et 5,90 % d’encours à taux variable, et il n’intègre aucun emprunt classé à risque.

Au cours de l’exercice 2023, la Ville prévoit de souscrire une nouvelle enveloppe de financement de 6 000 K€ et de procéder au déblocage au 30 juin 2023 de l’emprunt souscrit courant 2022 de 14 000 K€, inscrit en restes à réaliser.

Les remboursements du capital des emprunts prévisionnels s’établissent à 6724,80 K€ contre 6 753,38 K€ en 2022.

Les charges financières prévisionnelles sur emprunts 2023 s’établissent à 730,14 K€ contre 682,20 K€ en 2022 avec un taux moyen des charges financières sur l’encours de 1,36 %.

En synthèse, le total des dépenses d’investissement de l’exercice, y compris les opérations d’ordre, les remboursements d’emprunts et les reports de crédits s’établit à 70 195 204,33 € contre 65 005 128,34 € en 2022.

 

Le budget 2023 présenté intègre :

  • -  le maintien de l’effort sur certains tarifs à caractère familial et social, sans obérer le niveau de service offert aux Mâconnais et tout en poursuivant le développement d’activités ou de services au profit des Mâconnais,

  • -  une gestion rigoureuse des dépenses récurrentes à caractère général et des dépenses de personnel,

  • -  un programme d’investissement volontariste, soutien de l’économie locale, acteur de la redynamisation du cœur de Ville, créateur d’attraits économique, culturel, sportif et touristique pour Mâcon,

  • -  un niveau d’autofinancement encore très satisfaisant,

  • -  des aides aux associations maintenues,

  • -  un endettement maitrisé, assurant une bonne capacité de désendettement de la Ville,

  • -  une fiscalité ménages maîtrisée et stable depuis 2016.