Pas de budget à l'ordre du jour mais pas moins de 44 délibérations qui ont emmené la séance au delà de 22h00, pour un début à 18h30 et donc particulièrement long ce lundi soir. Le groupe d'opposition Mâcon citoyens a quitté le conseil avant la fin.
La tension était palpable dès la seconde délibération, qui concernait une seconde micro-forêt prochainement aménagée au sud de Mâcon. « Pertinent en complément de l'existant » a commenté Eve Comtet-Sorabella, cheffe de l'opposition, « mais vous détruisez 1 hectare pour aménager cette micro-forêt alors qu'il faut protéger et non détruire... »
Puis questionnement aussi sur les coupures d'électricité... « Je ne peux rien vous dire ce soir, sinon que nous allons mettre les moyens qu'il faut » a assuré le maire. « Nous avons une réunion demain à la préfecture pour une stratégie qui sera départementale et nationale. »
Questionnement ensuite sur les subventions accordées aux associations. Les élu.e.s de gauche n'ont pas pris part au vote... « Nous n'avons pas d'infos sur les commissions. La majorité se réserve les informations. Dans ces conditions, nous ne pouvons pas nous prononcer de façon éclairée, et nous le regrettons. »
Vint ensuite la délibération n°20 faisant état d'une cession de terrain pour l'hôpital de Sevrey, spécialisé dans la pédopsychiatrie, qui a souhaité acquérir auprès de la Ville de Mâcon, une
emprise de terrain d’environ 2 380 m² située à l’angle de la rue Claude Bernard et du boulevard Schoelcher afin d’y construire un hôpital médico-psychologique pour enfants et adolescents. « Ce n'est pas un emplacement judicieux » a contesté Eve Comtet-Sorabella, souhaitant plus de proximité avec l'hôpital de Mâcon. Le groupe votait contre la délibération.
« Ce n'est pas nous qui l'avons proposé » a assuré Jean-Patrick Courtois en réponse. « C'est eux qui ont fait la demande, croyant d'ailleurs que le terrain appartenait à l'hôpital. C'est bien eux qui ont demandé à l'acheter. »
La tension est montée d'un cran trois rapports plus tard, sur la publicité qui sera faite au sujet du dossier de modification du PLU, sujet épineux compte tenu de l'avis défavorable émis par la commission d'enquête en juillet 2022.
Gabriel Siméon, conseiller municipal du groupe Mâcon citoyens, a proposé un amendement pour la publication de l'avis précisant les lieux, les dates et les heures auxquels le public pourra consulter le dossier et formuler ses observations. Le conseiller municipal a demandé que l'avis soit publié dans le magazine de la Ville. Or, pas de numéro avant fin février a répondu le maire, le magazine est bimensuel, donc pas de publication possible dans le magazine municipal. Après des interrogations appuyées, l'opposition s'est résolue à retirer son amendement, tout en soulignant la mauvaise volonté du maire. « L'information aurait pu passer dans le numéro de décembre... »
« L'avis sera également publié sur le site internet de la Ville et fera l’objet d’un affichage à l’Hôtel de Ville ainsi que dans les Mairies annexes de Loché, Saint-Jean-le-Priche et Sennecé-les-Mâcon. » précisait la délibération.
Autre sujet de discorde, la petit enfance, qui a été aussi l'objet d'une intervention du groupe d'opposition suite à la présentation d'une délibération concernant une convention entre MBA et la CAF établissant la convention territoriale globale et le nouveau dispositif de financement appelé bonus territorial CTG.
À ce titre, le groupe Mâcon citoyens a questionné le déploiement du dispositif crèches AVIP : « Aux Blanchettes, deux places seulement sont disponibles pour un dispositif qui a pourtant vocation à aider les familles les plus en difficulté. »
Réponse de Catherine Carle-Viguier, première adjointe, en charge des affaires scolaires : « La Petite enfance relève de la compétence de l'Agglomération. Il faudra poser vos questions jeudi soir en conseil d'Agglomération. »
« Les élu.e.s ont aussi une compétence pour penser ! » a rétorqué Eve Comtet-Sorabella. « La Ville peut bien faire remonter les besoins me semble-t'il, pousser pour que le nombre de places AVIP soit plus important ! »
Enfin, c'est au détour du rapport suivant, le 29, à propos des rapports annuels d'activité de la SEMCODA, de la SEMA et de la SPL Mâconnais – Val de Saône – Bourgogne du Sud que la coupe devint pleine... N'ayant pas d'élu.e.s dans les différentes commissions de ces sociétés d'économie mixte ou publique, et donc peu d'information, le groupe Mâcon citoyens votait contre !
Passé au rapport suivant, Catherine Amaro a néanmoins insisté pour revenir dessus et lancé une pique : « Vous nous avez écartés sciemment des commissions et vous ne répondez pas aux questions. »
Fin de non recevoir de la part de la première adjointe, présidant le conseil quelques instants : « Le rapport a été soumis au vote, on n'y revient plus, c'est terminé. »
La goutte d'eau venait de faire déborder le vase.
En fin de conseil, après présentation des rapports d’activités des délégataires de services publics (Parkings, chauffage urbain, parc expos, fourrière) et présentation d'un avenant au contrat de délégation pour la gestion des parkings, ne tenant plus, ayant déjà fait savoir récemment par communiqué leur regret quant à « l'obstruction » dont ils s'estiment victimes, les cinq élu.e.s ont quitté le conseil. Il restait 8 rapports (sur 44 à l'ordre du jour).
Rodolphe Bretin