Samedi 21h45. Les sapeurs-pompiers de Mâcon sont appelés pour un feu de détritus aux Saugeraies. A leur arrivée, un équipage de la BAC et un équipage de la police sont déjà sur place et font face à une vingtaine de jeunes prêts à en découdre... À VOIR AUSSI : les tirs de mortier en vidéos (vidéos amateur) et le témoignage de leur auteur.
Des tirs de mortiers sont tirés en direction des policiers et des pompiers mâconnais.
La situation est très tendue. Des cabanes de chantier sont en feu du côté du magasin Leclerc impasse Albert Calmette. Non sans mal, les soldats du feu parviennent à rejoindre le sinistre afin de procéder à l'extinction, mais pendant ce temps le groupe de jeunes commence à se rapprocher, des tirs de mortiers sont encore tirés, la police mâconnaise, renforcée par deux équipages de la BAC de Chalon-sur-Saône, riposte à coup de gaz lacrymogène...
S'ensuit un jeu du chat et de la souris, des poubelles sont incendiées rue Nelson Mandela, avenue Simone Veil, des barricades sont installées boulevard des Etats Unis et sur l'Avenue René Cassin.
Une voiture est incendiée au 31 rue de la Girouette. Les riverains excédés sont tous dehors. L’un deux a souhaité, par notre intermédiaire, interpeller directement le maire de Mâcon, Jean-Patrick Courtois : « Cela fait des mois qu’il y a des problèmes avec les voitures brulées et les tirs de mortiers. Monsieur le maire, nous vous demandons de faire les efforts nécessaires pour régler le problème parce que ça devient invivable. Monsieur Courtois, vous êtes le maire de Mâcon, donc prenez vos responsabilités puisque ça ne va plus du tout. »
Le calme est revenu aux alentours de 00h30.
J.R.
Le témoignage de l’auteur des vidéos :
J’ai entendu les premiers feux d’artifice tirés en l’air du côté des Gautriats. Les tirs, plus nourris cette fois, ont repris vers 22h30. Une première salve qui a duré 5-6 minutes, ensuite une longue pause et de nouveau des tirs dirigés vers les forces de l’ordre postées au carrefour entre l’avenue Simone Veil et la rue Louise Michel.
A mon avis, les jeunes voulaient créer une zone non accessible aux policiers. C’est une révolte sur fond de confinement et de verbalisation pour absence d’attestation au pied des immeubles [une opération de police a eu lieu jeudi soir, voir notre article ici (ndlr)].
Les jeunes, probablement une quinzaine, jouaient au chat et à la souris avec des policiers dépassés. Ils se séparaient en petit groupe, attirant les policiers d’un côté, allumant un feu de l’autre ou couvrant la fuite de leurs amis par des tirs de mortier.