Le vendeur et l'acquéreur d'un révolver approvisionné, trouvé lors d'une perquisition à Mâcon, ont été condamnés à 4 mois de prison ferme par le Tribunal de Grande Instance cet après-midi.
Les deux prévenus, âgés de 40 et 50 ans, ont indiqué que cette arme de poing devait servir de gage pour une dette de jeu. L'un des prévenus a voulu payer sa dette de 200€ à son voisin mais, n'ayant pas de moyens financiers, lui avait laissé un révolver à grenailles modifié qu'il avait récupéré lors d'un jeu de poker.
Quelle malchance pour le premier prévenu : étant en détention provisoire et en attente d'être jugé pour trafic de stupéfiants, son domicile est objet d'une perquisition en octobre 2016. Les forces de l'ordre trouvent chez lui ce fameux révolver à grenailles, modifié pour tirer des vraies balles, et 76 cartouches à balles calibre 22.
Il ne veut pas nommer la personne qui le lui a donné. Selon lui, « une personne qui n'est pas dangereuse et qui n'a ni histoire, ni casier ». Pourtant, ni l'un ni l'autre ne sont inconnus par la justice : 12 et 6 mentions dans les casiers judiciaires, entre autres pour vol à main armée et trafic de stupéfiants. La police ne cherche dans tous les cas pas longtemps l'ancien propriétaire de cette arme, qui a pu rapidement être identifié grâce aux analyses d'ADN.
Interpellé par la police, son voisin fini par indiquer que ce révolver lui aurait été donné à son tour pour régler une dette de jeu de poker. « Curieux comme moyen de paiement » commente le juge. « Oui mais je n'allais pas lui prendre sa télé, il n'a rien », rétorque l'acquéreur de l'arme. Le voisin ne désigne d'ailleurs, lui non plus, la personne de laquelle il a reçu l'arme, « une question de mentalité entre amis, un code de conduite » dit-il. Les deux indiquent bien évidemment ne pas s'être rendus compte du fait que le révolver était modifié pour recevoir des vraies balles. Le sachet de cartouches à balles calibre 22, non plus, ne les a pas interpellé.
Un mode de paiement très inhabituel, qui leur aura coûté tous les deux 4 mois de prison ferme.
Delphine Noelke