« Emmanuel Macron s’était engagé à sortir du glyphosate en France au plus tard début 2021 » rappelle l'association de défense des consommateurs dans un communiqué... Un vote crucial à Bruxelles aura lieu le 16 novembre sur le sujet.

 

Communiqué de l'UFC Que choisir 71

Alors que le Centre International de Recherche sur le Cancer a classé, dès 2015, le glyphosate comme cancérogène probable et que l’INSERM alerte également sur l’impact sanitaire désastreux de celui-ci, la Commission européenne appelle néanmoins à la ré autorisation de son utilisation pour… 10 ans. Face au vote crucial qui se profile à Bruxelles pour statuer sur l’avenir de cet herbicide, l’UFC-Que Choisir de Saône-et-Loire appelle les décideurs à entendre la société civile et à s’opposer à ce renouvellement.

Bien que cette substance présente dans le Roundup (Monsanto/Bayer), pesticide le plus vendu au monde, a reçu cet été le feu vert de l’EFSA, autorité européenne de sécurité des aliments, cet avis ne saurait être considéré comme reposant sur de solides bases scientifiques. Au-delà de la prise en considération « d’études » directement financées par les professionnels, l’autorité semble avoir laissé de côté toute une série d’analyses scientifiques prouvant la dangerosité de l’herbicide.

Si elle a été démontrée à de multiples reprises, notamment pour les utilisateurs tels que les agriculteurs et les jardiniers, une récente étude américaine1 particulièrement inquiétante a relevé, pour la population générale, un risque accru de dégâts neurologiques (Alzheimer, Parkinson ou sclérose en plaque) en cas de forte exposition via l’alimentation.

Alors qu’Emmanuel Macron s’était engagé à sortir du glyphosate en France « au plus tard » début 2021, force est de constater qu’il n’a pas tenu sa promesse. Si la France s’était fermement opposée au renouvellement de l’autorisation en 2017, elle s’est simplement abstenue, il y a quelques semaines, lors du premier vote européen. Une opportunité historique de rectifier le tir s’offre à nos décideurs et aux autres Etats membres, qui se réuniront à nouveau le 16 novembre prochain. Les consommateurs français n’accepteront pas une nouvelle volte-face du président de la République.

Des solutions existent pour s’affranchir du glyphosate et on les maîtrise. Mais elles nécessitent souvent plus d'argent, plus de temps et plus de personnes pour les mettre en œuvre.
Sur la base des alertes scientifiques, et rappelant le principe de précaution, la société civile, dont l’UFC-Que Choisir, s’est mobilisée dès 2021 contre une telle ré autorisation. La pétition que nous avions lancée avec d’autres ONG demandant l’interdiction européenne du glyphosate a été signée par plus de 600 000 Français !

Au nom de la protection de la santé des consommateurs et de l’environnement, l’UFC-Que Choisir de Saône-et-Loire appelle la France à voter contre le renouvellement de l’autorisation de cette substance dangereuse.

Dans cette optique, et parce qu’ils portent la voix des Français, l’Association locale saisit :

- Les parlementaires de notre département pour qu’ils pressent le Gouvernement de tenir compte de la volonté claire des Français et de la société civile de ne pas réautoriser le glyphosate et s’y oppose fermement

- Les eurodéputés français pour qu’ils s’opposent à tout projet de renouvellement et envoient ainsi à la Commission un signal politique fort en amont du vote des Etats membres.

 

 

Selon un sondage publié par Générations futures, 70% des Français sont en faveur de l’interdiction de ce dangereux herbicide

1 Association between urinary glyphosate levels and serum neurofilament light chain in a representative sample of US adults: NHANES 2013–2014 - An-Ming Yang, Pei-Lun Chu, ChiKang Wang & Chien-Yu Lin - Journal of Exposure Science & Environmental Epidemiology - Septembre 2023